Lorsqu’il est question d’innovation, on pense d’emblée au développement technologique. D’ailleurs, les classement des entreprises innovantes sont arrêtés d’après le nombre de brevets proposés (et de ce point de vue, la France est le 3ème pays le plus innovant du monde. Cependant, il est nettement plus rare qu’on entende parler d’innovation managériale. Vous comprendrez donc sans doute pourquoi j’ai bien apprécié le colloque à Lyon auquel j’ai assisté mercredi dernier, et où ce sujet a été longuement débattu. Un intervenant nous a montré quelques cas de management inédit qui m’ont épaté,. Si vous êtes habitué au management classique, ces cas risquent fort de vous faire sourire. En France, le PDG de Mars Chocolat a mis en place presque tous les mois un entretien d’une demi-heure, intitulée « Ca se discute », où il prend le temps de répondre aux questions des collaborateurs. Cette procédure est particulièrement fascinante dès lors que l’on sait combien les employés ont en général moins confiance en leurs présidents qu’en leurs managers directs. Disneyland Paris a mis en place un « conseil municipal » constitué d’employés bénévoles chargés de donner des solutions aux petits tracas quotidiens repérés par des relais d’informations. Ce comité se réunit plusieurs fois par an, en dehors des réunions habituelles. Chez Orange, les employés peuvent formuler en toute liberté leurs idées via une plateforme d’innovation sociale intitulé IdClic. L’outil permet à n’importe quel employé, quel que soit son statut, son ancienneté ou son métier, de déposer une idée sur une plateforme en ligne. L’idée est ensuite étudiée par des experts volontaires (environ 5000). Si elle n’est pas archivée, elle fait l’objet d’une étude de faisabilité avec une estimation nette des gains. Une fois mise en exploitation, elle peut être, selon les bénéfices, déployée dans tout le pays. Celui qui a proposé l’idée se voit accorder des talents (monnaie virtuelle) qu’il peut utiliser dans une boutique dédiée. Depuis 2007, un tiers des collaborateurs ont déposé une idée (soit environ 122000 idées déposées). 10 % ont au final été déployées, ce qui a conduit à d’impressionnantes économies. Ce séminaire m’a révélé que le management classique pouvait être remis en question.