« C’est 40 ans de lutte qui triomphent ce soir », se réjouit Anne-Marie Mattei. Comme elle, des centaines de partisans de Pè a Corsica ont célébré dimanche soir, devant la mairie de Bastia, le triomphe de la coalition nationaliste aux élections territoriales en Corse. Quelques minutes avant la clôture du scrutin à 18H00, Gilles Simeoni, la tête de liste autonomiste de Pè a Corsica, fait son entrée dans le bureau de vote numéro 1 de Bastia, installé dans la mairie où il a été élu maire en 2014. Jean-Guy Talamoni, son allié indépendantiste, le rejoint à 18H15 et tous deux observent, le visage impassible, le dépouillement du vote. « Simeoni »!, « Simeoni! » énonce le président du bureau. 10, 20, 30, 40, 50 bulletins au nom de l’autonomiste s’accumulent alors que les trois listes concurrentes, les deux de droite de Valérie Bozzi et Jean-Martin Mondoloni et celle de La République en Marche de Jean-Charles Orsucci, peinent à faire grossir leur score. A 18H45, le décompte est terminé dans ce petit bureau de vote et le couperet tombe: 168 voix pour la liste de M. Simeoni, à peine 39 pour la suivante, la liste de droite régionaliste de Jean-Martin Mondoloni, 28 pour celle soutenue par LR de Valérie Bozzi, 27 pour la liste LREM menée par Jean-Charles Orsucci. Les applaudissements montent, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni s’embrassent et multiplient les accolades. « C’est extrêmement encourageant même si ce ne sont que des résultats partiels », tente de tempérer auprès de l’AFP Jean-Guy Talamoni qui veut s’afficher méfiant même si les résultats qui pleuvent sur son portable lui tirent un sourire. Trois heures plus tard, le triomphe est confirmé: 56,5% des suffrages pour les « natios », quasiment 40 points devant la liste de M. Mondoloni. Gilles Simeoni, à côté, a du mal à contenir sa joie. Il embrasse, serre les mains et prend des photos avec les siens. Les partisans ne veulent plus attendre. Ils font sortir de la mairie les deux leaders nationalistes en les portant en triomphe sur leurs épaules agitant les drapeaux corses et entonnant des chants de victoire. A l’unisson de leurs sympathisants, Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni chantent et brandissent le drapeau corse.