En avril de l’année dernière, après des manifestations tenues lors d’élections législatives partielles, huit personnes ont été tuées par les forces de sécurité, qui ont dans certains cas fait usage d’une force excessive. Un électeur, Farooq Ahmad Dar, a été frappé par des militaires avant d’être attaché à l’avant d’une jeep de l’armée, qui a sillonné les rues pendant plus de cinq heures à titre, semble-t-il, d’avertissement à l’intention des contestataires. En mai, le soldat soupçonné d’être responsable de ces actes a été félicité par l’armée pour s’être distingué lors d’opérations anti-insurrectionnelles. En juillet, la Commission des droits humains de l’État de Jammu-et-Cachemire a ordonné au gouvernement de l’État d’indemniser Farooq Dar à hauteur de 100 000 roupies indiennes (1 500 dollars des États-Unis environ). Les autorités concernées ont annoncé en novembre qu’elles ne paieraient pas. L’impunité pour les atteintes aux droits humains était toujours de mise. En juin, un tribunal militaire établi par les Forces de sécurité des frontières, un groupe paramilitaire, a acquitté deux soldats du meurtre d’un adolescent de 16 ans, Zahid Farooq Sheikh, en 2010. Ce groupe paramilitaire avait obtenu que l’affaire ne soit pas jugée devant un tribunal civil. En juillet, la Cour suprême a refusé de rouvrir 215 affaires concernant les homicides de plus de 700 membres de la communauté pandit du Cachemire perpétrés dans l’État de Jammu-et-Cachemire en 1989, déclarant qu’elles étaient prescrites. Toujours en juillet, une instance militaire d’appel a accordé un sursis à cinq membres de l’armée condamnés à la réclusion à perpétuité par un tribunal militaire après avoir été déclarés coupables de trois exécutions extrajudiciaires à Machil en 2010. En novembre, la Commission des droits humains de l’État de Jammu-et-Cachemire a ordonné une nouvelle fois au gouvernement de l’État d’enquêter sur quelque 2 000 tombes anonymes, comme elle lui avait déjà enjoint de le faire en 2011. L’année dernière encore, les forces de sécurité ont utilisé des fusils à plomb, qui sont des armes imprécises par nature, durant des manifestations. Des personnes ont été blessées et d’autres ont perdu la vue. Les autorités ont fréquemment interrompu les connexions Internet, invoquant des craintes pour l’ordre public.