Les dynamiques sociales provoquent une dualisation de la métropole, avec des déséquilibres très nets. En référence au marché de l’immobilier, le centre ville londonien très cher, s’oppose à un péricentre qui l’est moins. A l’inverse, les périphéries le sont à nouveau. Les cas londonien et parisien sont très différents. En effet, Paris connaît un gradient des prix de l’immobilier du centre vers la périphérie, alors qu’à Londres, ce dernier existe entre le centre et le péricentre, accompagné d’un second gradient inverse du péricentre vers la périphérie. Par ailleurs, toujours via le critère du marché de l’immobilier, cette dualisation est visible ente l’Ouest et l’Est londoniens. Ce processus est aussi illustré par l’indice synthétique de précarité (comprenant le taux de chômage, le revenu, l’accès aux aménités), confortant une polarisation très nette du centre et du Sud-Ouest de Londres. La précarité se concentre dans le péricentre Nord et le péricentre Est. Par ailleurs, ce gradient inverse entre péricentre et périphérie, puisque les banlieues les plus extrêmes sont aussi prospères, est également présent. Corrélé avec les conditions de vie, apparaissent en filigrane des lieux de manifestations lors des émeutes de Londres (août 2011). Ces émeutes ont eu lieu dans des quartiers prospères, en lisière des quartiers difficiles. Les JO de Londres s’inscrivent donc dans une métropole duale et polarisée. Le site olympique de Londres 2012 est en majorité dans le quartier de Stratford, à l’Est de la City. Quasiment terminé, le site olympique change complètement la morphologie du centre-ville historique de Stratford : il deviendra un quartier résidentiel, commercial et universitaire à l’horizon 2020. Une question se pose : Comment interpréter ces aménagements et ces réalisations ? L’évènement est un alibi pour un renouvellement urbain. En effet, Stratford fait l’objet d’une politique d’aménagement, non pas à l’échelle de cette commune affichée comme en déclin, mais à l’échelle de l’espace métropolitain londonien. L’installation des infrastructures olympiques est une opportunité de développer à Stratford un territoire plus compétitif dans un contexte de métropolisation et de mondialisation. Stratford est situé dans le péricentre Est de Londres, ce qui lui confère une bonne accessibilité depuis le centre. Le site olympique sera donc relié par plusieurs lignes de métro, et par la LGV inaugurée dans les années 2000. Le foncier est très abondant, car les espaces ferroviaires ont été abandonnées. De plus, avec le plan d’aménagement et de reconversion dans l’estuaire de la Tamise, avec un pôle de croissance pour Thames Gateway, Stratford intègre pleinement son rôle dans cette reconversion, puisqu’il est l’un des boroughs de ce programme. Pour aménager ce site, il a été décidé de supprimer les prérogatives des localités. Alors que les acteurs premiers sont les boroughs, ce sont le Grand Londres et l’Etat qui deviennent les acteurs de cette restructuration urbaine, traduisant une recentralisation des pouvoirs afin d’accueillir cet événement international. C’est une façon de décentraliser et d’organiser sans avoir affaire à la démocratie locale. Source: Séminaire Londres.